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Démarches de création

 La conception d’une œuvre d’art n’est pas si simple qu’elle ne le semble. Bien sûr, cela nécessite un travail technique, mais le défi n’est pas seulement formel, il est également iconographique, voire psychologique. Il faut d’abord savoir ce que l’on veut créer, pourquoi l’on veut le créer et comment l’on va le créer. De mon point de vue, l’art relève soit d’une reproduction ou d’une production. Dans mon cas, je joue un peu entre les deux, dans le sens que je produis en reproduisant.

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 Il n’y a pas vraiment de problème qui me touchent dans le monde extérieur. Ce sont des choses dont tout le monde parle, mais personne n’agit afin de les régler ou envisagent des solutions adjacentes plus acceptables qui ne règleront jamais directement le problème. On ne peut donc que s’en préoccuper et il s’agit d’un poids que je m’évite jusqu’à ce que les gens décident enfin de s’unir et de faire ce qui doit être fait. Je me focalise donc sur les problèmes personnels que je vis et parfois ceux de mon entourage.

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 J’aborde souvent les thèmes de la mythologie (surtout la mythologie grecque et shinto) et du conflit intérieur. Les légendes m’ont toujours fasciné dans leur façon d’expliquer la vie et le monde d’une façon captivante toute en laissant un mystère sur leur véracité. Elles servent également à enseigner des valeurs qui m’aident à m’orienter dans mon chemin et mes actions. Les légendes sont en quelque sorte des messages présentés par une métaphore. Mes principales sources d’inspirations me viennent surtout de la culture japonaise. Le shintoïsme et sa mythologie m’inspirent grandement parce qu’elle permet de percevoir chaque élément de la vie sous un autre œil et possède des valeurs qui me semble essentiellement justes et applicables dans l’univers.

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 J’ai beaucoup été influencé par Hayao Miyazaki, réalisateur de films d’animations, dessinateur (mangaka) et co-fondateur de Studio GHIBLI. Tout comme moi lorsque je commence, sa création est spontanée du fait que le scénario et les storyboards sont créés simultanément. Il a été influencé par Lewis Caroll (qui m’a influencé aussi) du fait qu’il invente des univers imaginaires fantastiques et magiques. Miyazaki aborde un thème central de la relation de l’humanité avec la nature, l’écologie et la technologie, le développement psychologique des enfants et il aborde les valeurs universelles avec une présence de mythologie shintoïste. Il y a également le thème de la difficulté de rester pacifique en temps de guerre et l’explique par la présence de conflits, d’engins et de machines de style steampunk qui font référence à la Seconde guerre mondiale. Son art est un peu dénonciateur d’un certain point de vue. Ensuite, il y a Hidetaka Miyazaki, producteur de jeux, principalement la série des «Souls» qui suivent le style Dark fantasy (fantaisie sombre) qui dépeignent un monde fantastique tragique. Ils présentent des univers dramatiques souvent apocalyptiques, voire cauchemardesques et/ou infernaux. Les personnages sont troublés et les créatures ont une composition organique anormale et dérangeante. Le thème du maléfique est omniprésent ainsi que la présence de déités. Le protagoniste se retrouve dans ce monde où tout espoir semble perdu et ce, tout au long de l’expérience. Hidetaka Miyazaki laisse l’interprétation libre au spectateur et lui offre un défi psychologique. Le but étant de faire comprendre que même face à des situations presqu’insurmontables, il faut tout de même persévérer jusqu’à la réussite du défi, de sorte que le spectateur ressent un sentiment d’accomplissement, malgré que les défis décourageant s’enchaînent. Hidetaka Miyazaki s’inspire beaucoup d’écrivains occidentaux et de mangaka japonais et il construit ses univers en se basant sur l’architecture européenne gothique et l’architecture asiatique.

 

 Lorsque je souhaite créer une œuvre, je cherche dans mon environnement ce qui m’intéresse ou m’interpelle puis j’opte pour une approche plus scientifique et j’aime croire que c’est l’approche qu’avait Leonardo Da Vinci. Par scientifique, je veux dire que j’étudie le sujet ou les différents sujets qui composeront ma création. Je l’observe, l’étudie anatomiquement, biologiquement, mécaniquement et parfois psychologiquement. Je tente de m’accaparer les connaissances nécessaires pour comprendre pourquoi c’est ainsi fait et pouvoir me représenter mentalement le ou les sujets. Mes inspirations formelles sont souvent tirées de la nature et/ou de l’imaginaire (mythologie, fantaisie, rêve) avec des formes mécaniques ou organiques. Ensuite, je cherche à l’intérieur de moi-même comment je souhaite produire l’œuvre et quel iconographie je souhaite lui attribuer (cette étape vient parfois tardivement dans la réalisation de mon œuvre). J’aime beaucoup utiliser les métaphores et les analogies pour expliquer des choses ou exprimer des opinions et j’aime également user de mes connaissances philosophiques et de ma perception spirituelle, j’ai même parfois l’impression que je les applique subconsciemment. Mais je ne révèle pas clairement le message, j’ai plaisir à ce que le spectateur use de ses connaissances pour décoder la symbolique de mon œuvre et je suis toujours impressionné lorsque quelqu’un réussit à la percevoir, parfois même me fait percevoir ce que mon subconscient a produit. Mes œuvres contiennent souvent du dessin parce que cette discipline me permet d’avoir un meilleur contrôle sur ma création, ce qui me mène à favoriser le noir, le blanc et les nuances de gris, avec des gestes parfois minutieux et réfléchis, d’autres fois brusques et impulsifs. Il y a parfois présence de couleurs qui me touchent, car pour moi, chacune d’entre elles est attribuable à un état d’âme ou à une valeur spécifique. La réalisation de mes projets prend souvent beaucoup de temps puisque je porte une attention particulière aux détails et c’est pour cela que je me résigne parfois à de petits projets dans la peur de ne pas les terminer à temps ou de ne pas en être satisfait.

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